Alerte sur l’usage détourné du gaz hilarant (protoxyde d’azote)
" Gaz hilarant » ou « proto » : qu’est-ce que le protoxyde d’azote ?
Gaz médical d’usage réglementé à visée anesthésique et/ou analgésique, le protoxyde d’azote (molécule N2O) est également utilisé comme générateur d’aérosols pour un usage culinaire. Dans son usage « alimentaire », le gaz est conditionné sous la forme de cartouches (pour les siphons à chantilly par exemple) ou de bonbonnes de plus grand volume. Il est alors pur et d’autant plus dangereux.
Son usage détourné consiste à inhaler le gaz par le biais d’un ballon. « Cet usage concerne un public jeune avec des consommations parfois répétées voire massives de cartouches ou de bonbonnes culinaires, à la recherche d’une euphorie et de désinhibition », précise le Dr Cécile Chevallier du Centre Antipoison et d’Addictovigilance de Lyon.
Cette pratique est en forte progression en France depuis quelques années, et notamment à la TOUR DU PIN, malgré un risque d’intoxication aigue et de complications graves au long cours.
Quels sont les risques ?
Risques immédiats
- Asphyxie par manque d’oxygène
- Perte de connaissance
- Désorientation
- Vertiges
- Chutes
- Accidents de la voie publique
- Brûlure par le froid du gaz expulsé ou par contact suffisamment prolongé avec la bonbonne
En cas de consommations répétées et / ou importantes
- Complications neurologiques parfois sévères, avec troubles de marche et nécessité de rééducation fonctionnelle
- Complications hématologiques et/ou vasculaires, notamment anémie ou thromboses (caillots sanguins) veineuses ou artérielles
- Installation d’une addiction et autres complications psychiatriques
La consommation associée à d’autres produits (alcool, drogues) majore les risques.
Les professionnels de santé et les structures de veille sanitaire d’addictovigilance et de toxicovigilance ont alerté les pouvoirs publics, aboutissant à l’adoption d’une loi en juin 2021 de prévention des usages dangereux du protoxyde d'azote. La loi interdit en particulier la vente de N2O aux mineurs et comporte un volet « prévention ».